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CONSTITUTION D’ATHÈNES

sent définis par le revenu, comme les pentacosiomédimnes). Étaient classés comme zeugites ceux qui récoltaient au total deux cents mesures ; les autres étaient les thètes qui n’avaient l’accès d’aucune charge. Aussi, maintenant encore, quand on demande à celui qui se présente pour tirer une charge au sort quelle est sa classe, nul ne répondrait : celle des thètes[1].


Constitution de Solon : les magistratures.

VIII. Solon décida que les magistrats seraient tirés au sort sur une liste de proposition établie par chacune des tribus. Pour les neuf archontes, chaque tribu proposait dix candidats et on tirait au sort entre eux[2] ; c’est ainsi que subsiste pour les tribus l’usage de désigner par le sort dix candidats chacune, puis de tirer à la fève entre eux. La preuve que Solon décida que les magistratures seraient tirées au sort d’après les classes censitaires est dans la loi sur les trésoriers qui existe encore maintenant : cette loi ordonne de tirer au sort les trésoriers parmi les pentacosiomédimnes[3].  Telles furent les dispositions de Solon concernant les magistrats : dans les temps anciens, c’était l’Aréopage qui, appelant devant lui les candidats et les examinant souverainement, portait au pouvoir pour un an les plus capables en les répartissant entre les charges.  Il y eut, comme auparavant, quatre tribus[4] et quatre rois de tribus. Chaque tribu était divisée en trois tiers (trittyes) et douze circonscriptions navales (naucraries) ; les magistrats placés à la tête des naucraries étaient les naucrares qui s’occupaient de la levée de l’impôt et des dépenses à faire ; c’est pourquoi dans les lois de Solon tombées en désuétude il est souvent écrit : « Les naucrares feront rentrer telle contribution », et : « La dépense sera prise sur la caisse des naucrares ».  Solon créa un Conseil de quatre cents membres, cent de chaque tribu ; il chargea l’Aréopage de veiller sur les lois, en restant gardien de la constitution comme il l’était aupara-

  1. Cf. chap. LV 3, et la note 2.
  2. La disposition (si le renseignement est exact) tomba rapidement en désuétude ; car les archontes furent élus jusqu’en 487 (XXII 5).
  3. Cf. chap. XLVII 1, note 1.
  4. Clisthène remplaça les quatre tribus dites « ioniennes » par les dix tribus classiques (cf. chap. XXI).