Page:Aristote - Constitution d’Athènes, trad. Haussoullier et Mathieu, 1922.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
xxii
INTRODUCTION

étaient sans doute affichés dans leurs bureaux comme l’est aujourd’hui la loi sur l’ivresse, par exemple, dans les bureaux de nos commissaires de police ; mais pour l’examen des archontes, pour la proclamation archaïque renouvelée par l’archonte dès son entrée en charge (lvi 2), pour la délimitation de la compétence de chacun de ces magistrats, à plus forte raison pour les lois de Solon qu’il cite chemin faisant (xlvii 1), c’est aux Archives qu’il a puisé. Tous ces matériaux, c’est lui qui les a classés, ordonnés et employés à sa façon.

Les discussions de détail ne sont pas à leur place dans cette Introduction, mais reconnaissons en passant qu’on se méprend sur la méthode et le plan d’Aristote quand on lui cherche chicane sur telle menue omission ou telle divergence. Parce qu’au chap. lv 3, parmi les questions posées à l’archonte, il a passé les mots ὑπὲρ τῆς πατρίδος (ou ὑπὲρ τῆς πόλεως) après τὰς στρατείας εἰ ἐστράτευται ; parce qu’au chap. lvi 7, dans la loi bien connue sur les orphelins, les épiclères et sur les veuves qui prétendent être enceintes, il a employé σκἠπτωνται au lieu de φάσκωσιν, on veut qu’il dépende de l’auteur auquel il aurait emprunté ces lois (Wilamowitz, ouv. cité, I, p. 256-259. Cf. B. Bursy, de Aristotelis Πολιτείας Ἀθηναίων partis alterius fonte et auctoritate, 1897, p. 27-30). Mais Aristote a-t-il su se faire comprendre ou non ? Et de même qu’il faut se défendre de le vouloir compléter, il faut se garder de le corriger sans raison. Au même chap. lv 2, un savant grec, à qui l’on doit plus d’une observation juste, propose d’ajouter : δοκιμάζονται δ’ οὗτοι πρῶτον μὲν ἐν τῇ βουλῇ <εἶτα δ’ ἐν τῷ δικαστηρίῳ>, plus loin, 3, il corrige ταῦτα δ’ ἀνερωτήσας en ταῦτα δ’ ἐπερωτήσας. Mais Aristote n’est pas un Athénien. Dans le premier passage il n’a cure d’une phrase exactement symétrique, puisque les mots ἐν τῷ δικαστηρίῳ viennent à la fin et fixent le