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INTRODUCTION

d’ouvrages qui n’étaient que la mise en ordre de documents tirés d’archives (voy. l’article de H. Usener, cité plus haut, p. ii).

Les Archives athéniennes, voilà donc la source principale d’Aristote dans la Deuxième partie de la Constitution d’Athènes ; mais les recherches dans les archives n’excluent pas les recherches dans les bibliothèques, et nous avons constamment la preuve qu’Aristote a usé des atthidographes dans la description du gouvernement d’Athènes. Que pouvaient-ils lui fournir ? Un tableau complet et détaillé des institutions athéniennes ? Rien ne nous autorise à le croire. Ces annalistes notaient, sous chaque archonte, les lois votées et les réformes introduites, de même qu’ils enregistraient les principaux événements de l’histoire extérieure d’Athènes ; mais comment l’idée leur serait-elle venue d’interrompre le cours de leurs annales par un tableau méthodique qu’ils n’avaient aucune raison de rattacher à une année plutôt qu’à une autre et qui n’était pour ainsi dire pas de leur compétence ? Ce que les atthidographes fournissaient à Aristote, c’étaient des dates, c’est-à-dire des points de comparaison entre l’état actuel et l’état antérieur des institutions. Nous verrons comment il en a usé.

Ainsi, dès maintenant, la Seconde partie du traité d’Aristote nous apparaît comme une œuvre foncièrement personnelle, et cela suffit à la distinguer de la Première, où nous avons vu l’auteur enchaîné à plus d’une erreur ou d’une contradiction.

L’examen confirme cette première impression d’une œuvre originale. Après un préambule consacré à l’inscription des citoyens et à l’éphébie (xlii), une première section — de beaucoup la plus longue puisqu’elle s’étend du chap. xliii au chap. lxii — traite des magistratures, d’abord de celles qui sont conférées par le sort (xliii-lx),