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la vacance d’aucun bien.  À la même assemblée, dans la sixième prytanie, outre les sujets indiqués, les prytanes mettent à l’ordre du jour un vote sur l’ostracisme pour décider s’il y a lieu ou non d’y procéder[1], les votes sur les accusations contre les sycophantes intentées par les Athéniens et les métèques jusqu’à concurrence de trois pour chacune des deux catégories, et contre ceux qui n’auraient pas tenu des engagements pris envers le peuple.  Une autre assemblée est consacrée aux suppliques. Qui le veut peut déposer un rameau de suppliant[2] pour avoir le droit d’entretenir le peuple des affaires qu’il voudra, publiques ou privées. Deux autres sont consacrées au reste des affaires. Les lois ordonnent que dans chacune d’elles on mette en délibération trois questions relatives aux choses sacrées, trois affaires de hérauts ou d’ambassadeurs, trois affaires profanes. Il arrive parfois que la délibération soit ouverte sans un vote préalable[3]. C’est devant les prytanes que doivent se présenter tout d’abord les hérauts et les ambassadeurs ; c’est à eux aussi que les envoyés remettent les lettres dont ils sont porteurs.


XLIV. Les prytanes ont un chef (épistate) désigné par le sort. Il occupe cette fonction pendant une nuit et un jour, et il ne peut ni la prolonger au delà ni l’exercer deux fois. Il garde les clefs des temples où sont le Trésor et les archives publiques, ainsi que le sceau de l’État. Il est tenu de rester dans la Tholos et avec lui la trittye des prytanes qu’il a désignée[4].  Lorsque les prytanes réunissent le Conseil et le peuple, l’épistate tire au sort neuf présidents (proèdres), un de chaque tribu sauf celle qui exerce la prytanie, et parmi ces proèdres un autre épistate, et il leur remet l’ordre du jour.  Après l’avoir reçu ils veillent au bon ordre de la séance, proposent les sujets sur lesquels on doit délibérer, organisent toutes autres choses et décident la levée de la séance. On ne peut être épistate des proèdres qu’une fois dans l’année, mais on peut être proèdre une fois par prytanie.

  1. Sur l’institution de l’ostracisme par Clisthène, voy. chap. XXII 1-7.
  2. Sur l’autel.
  3. Vote portant sur le probouleuma ou avis préalable du Conseil.
  4. Sur les trittyes instituées par Clisthène, voy. chap. XXI 4.