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INTRODUCTION

tionné au chap. liv 7) est de l’année 329/8 avant J.-C., et le gouverneur athénien de Samos (cité au chap. lxii 2) a disparu au plus tard en 322 ; c’est entre ces deux dates qu’il nous faut placer la rédaction de la Constitution d’Athènes ; peut-être même pouvons-nous arriver à plus de précision encore si nous admettons avec Weil (Journal des Savants, 1891, p. 199) et Nissen (Rheinisches Museum, 1892, p. 197) qu’une des trières sacrées n’a porté le nom d’Ammonias qu’après 324. Nous avons donc affaire à l’un des derniers ouvrages composés par Aristote.

De même le texte semble nous avoir été transmis dans un état assez pur ; nous ne rejetons plus comme interpolés tous les passages embarrassants ; et, tandis qu’en 1891 M. Th. Reinach (Revue des Études grecques, IV, p. 82-85 et 143-168) croyait à l’intrusion dans le texte primitif de développements très longs (chap. iv en entier, viii 3, xxii 5, xxv 3-4), nous considérons qu’Aristote a pu nous transmettre une tradition différente des autres historiens, ou même des renseignements erronés. L’examen de l’œuvre ne nous révèle rien qui ne puisse avoir été écrit par lui, et ce sont précisément ces nouveautés qui en font en partie le caractère original et intéressant.

Le traité se compose de deux parties assez différentes : les quarante et un premiers chapitres nous exposent l’évolution du régime politique athénien jusqu’à l’archontat d’Euclide (403 avant J.-C.) ; du chapitre xlii à la fin, nous avons le tableau des institutions athéniennes au temps même d’Aristote. Cette différence de sujet entraîne entre les deux parties des différences assez fortes dans la méthode historique d’Aristote et par conséquent dans l’examen que nous devons faire de cette méthode et des sources de l’auteur. C’est donc successivement que nous les examinerons à ce double point de vue.