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C’est ce qui arriva : quand il eut été mis à mort, personne ne rappela plus le passé.  D’ailleurs les Athéniens, en particulier et en corps, semblent avoir adopté la conduite la plus belle et la plus civique à propos des malheurs précédents. Non seulement ils effacèrent les accusations portant sur le passé, mais ils rendirent en commun aux Lacédémoniens l’argent que les Trente avaient emprunté pour la guerre, alors que les conventions ordonnaient aux deux partis, celui de la ville et celui du Pirée, de payer leurs dettes séparément ; car les Athéniens jugèrent que c’était par là qu’il fallait commencer à pratiquer l’union. Dans les autres villes, le parti démocratique, quand il est vainqueur, bien loin de contribuer de son propre argent, va jusqu’à faire un nouveau partage des terres.  Les Athéniens conclurent encore un accord avec les gens d’Éleusis la troisième année qui suivit l’émigration, sous l’archontat de 401/0 Xénainétos.


Résumé de la partie historique.

XLI. C’est là ce qui se produisit dans la suite. Mais c’est alors, sous l’archontat de 403Pythodoros[1], que le peuple, devenu maître des affaires, établit la constitution encore existante, et il semblait avoir pris le pouvoir à bon droit puisqu’il était rentré par ses propres forces.  C’était la onzième réforme de la constitution athénienne. En premier lieu ce fut l’immigration d’Ion et de ceux qui s’établirent avec lui ; alors pour la première fois ils se répartirent dans les quatre tribus et établirent les rois des tribus. En second lieu la première modification, sous forme de véritable constitution, se produisit sous Thésée et s’écarta un peu de l’état monarchique. Après elle ce fut la réforme de Dracon, où l’on rédigea pour la première fois les lois (IV). La troisième se produisit après la guerre civile, sous Solon (V-XII) ; c’est avec elle que commence la démocratie. La quatrième fut la tyrannie de Pisistrate (XIV-XIX). La cinquième vint après le renversement des tyrans et fut la réforme de Clisthène (XX-XXII),

  1. Le peuple, vainqueur sous l’archontat de Pythodoros (premier semestre de 403), ne rentra officiellement que le 12 Boédromion de l’archontat d’Euclide (sept.-oct. 403) ; cf. Plutarque, De gloria Atheniensium, VII.