pour les gens absents d’Athènes, le délai sera le même à dater de leur retour. 5 Un habitant d’Éleusis ne pourra remplir aucune fonction à Athènes avant d’avoir été réinscrit comme habitant de la ville. Les procès de meurtre auront lieu suivant les lois des ancêtres en cas d’assassinat ou de coups et blessures volontaires. 6 Nul n’aura le droit de reprocher le passé à personne, sauf aux Trente, aux Dix, aux Onze et aux anciens gouverneurs du Pirée, ni même à ceux-ci après leur reddition de comptes. Les magistrats ayant rempli leurs fonctions au Pirée rendront leurs comptes aux gens du Pirée ; ceux qui les ont remplies dans la ville, aux citoyens ayant un revenu déclaré[1] ; ces formalités remplies, ceux qui le voudront pourront émigrer. L’argent emprunté pour la guerre sera rendu séparément par chaque parti. »
L’action d’Archinos.
XL. Les conditions de l’accord étant telles, ceux qui avaient combattu avec les Trente étaient effrayés ; beaucoup songeaient à émigrer, mais remettaient leur inscription aux derniers jours (ce que l’on fait d’ordinaire). Archinos, ayant remarqué leur nombre, voulut les retenir et supprima les derniers jours du délai d’inscription ; et ainsi bien des gens furent forcés de rester, malgré eux jusqu’à ce qu’ils fussent rassurés. 2 En ceci Archinos[2] semble avoir agi en bon citoyen, et aussi ensuite quand il attaqua pour illégalité le décret de Thrasybule où celui-ci donnait le droit de cité à tous les gens rentrés avec lui du Pirée, dont certains étaient bien connus pour esclaves ; et une troisième fois, alors que l’un de ceux qui étaient rentrés commençait à faire des reproches, en l’arrêtant, en le menant devant le Conseil et en décidant celui-ci à le mettre à mort sans jugement ; Archinos disait que c’était à ce moment qu’il fallait montrer si l’on voulait conserver la démocratie et respecter les serments : relâcher cet homme, c’était encourager les autres à agir de même ; l’exécuter, c’était un exemple pour tous.
- ↑ Aux citoyens des trois premières classes ; cf. chap. VIII.
- ↑ Sur les décrets d’Archinos, cf. Isocrate, Contre Callimachos 2-3 ; Eschine, Contre Ctésiphon 187-190. Sur celui de Thrasybule, cf. Platon, Phèdre 257 C ; Eschine, Contre Ctésiphon 195 et scholie ; Vie des dix orateurs, 835 F. Sur les récompenses aux métèques et aux étrangers, cf. P. Foucart, Mém. de l’Ac. des Inscr., 1920, XLII, p. 3-35.