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traires. C’est d’après les jugements, et par une induction dont il ne nous donne pas le secret, qu’il inférera les formes, nécessaires selon lui, dans l’entendement, pour que ces jugements soient possibles. Quand aux jugements, c’est l’observation d’abord, et la réflexion ensuite, qui nous diront quel en est le nombre, quelles en sont les espèces diverses. Cette observation, Kant l’a-t-il bien faite ? A-t-il analysé avec vérité les données que lui offrait la réalité, c’est-à-dire, le langage ? La table des jugements, telle qu’il l’a tracée, est là pour répondre. Les jugements, selon Kant, se partagent en quatre grandes classes, la quantité, la qualité, la relation et la modalité. Chacune de ces grandes classes se sousdivise elle-même en trois espèces de jugements, ni plus ni moins. En tout, douze espèces de jugements, et par conséquent douze formes de jugements, c’est-à-dire, douze catégories de l’entendement, sans lesquelles les jugements ne pourraient se former. Or, ces jugements d’espèce prétendue diverse, ces jugements à divisions si parfaitement symétriques, c’est Kant qui les invente. Il distingue des choses qui évidemment se confondent, qui sont évidemment identiques. Son jugement limitatif, tel qu’il l’imagine, est absolument le même que le jugement négatif, dont il prétend toutefois