Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne doivent pas trouver place dans la table des notions primitives de l’entendement. » Sans doute de l’entendement tel que Kant l’a fait : mais Aristote n’a jamais compris l’entendement de cette façon ; et, selon toute apparence, les abstractions de la Raison pure et le scepticisme de la Critique ne l’eussent pas beaucoup séduit.

Enfin, Kant termine en disant : « Il compte même des concepts dérivés, Actio et Passio, au nombre des concepts primitifs, et quelques-uns de ceux-ci ont été complétement oubliés. » On peut le croire sans peine, si les concepts primitifs sont ceux de Kant, comme naturellement Kant doit le supposer.

Kant s’est donc trompé sur les Catégories d’Aristote. Celles qu’il a tenté de leur substituer, forment-elles un système plus exact et plus vrai ? Nous n’hésitons pas à soutenir que ce système n’est point pour l’exactitude et la vérité au niveau de celui du philosophe grec. Il faut reconnaître d’abord, répétons-le, que le point de départ est absolument différent. Kant ne recherche que les formes de l’entendement, Aristote qu’une classification des mots, et des choses dans leurs rapports avec les mots, et par suite aussi des idées. À quelle source Kant ira-t-il puiser ? À une source tout empirique, malgré ses prétentions con-