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ce n’est pas un nom particulier que porte cette partie de l’ouvrage, un nom créé par Aristote, qui n’a pas même, sans doute, donné de titre général à son livre. Mais si l’on s’en fie à la parole de Kant, les catégories d’Aristote ne sont plus au nombre de dix ; elles sont au nombre de quinze, ce que n’ont jamais su ni l’antiquité, ni le monde arabe, ni la scholastique, bien que tous trois aient donné à l’interprétation des Catégories des siècles de travail et des monceaux de commentaires. Mais Kant, dans ses théories spéciales, va jusqu’à quinze aussi, et il n’est pas fâché de retrouver cette ressemblance dans Aristote. « Sa liste, continue Kant, n’en resta pas moins imparfaite. » Ici, Kant a raison : mais le difficile n’était pas d’affirmer d’une manière toute générale, que le système d’Aristote présentait des imperfections ; il eût mieux valu montrer l’origine et la nature de ces imperfections, et surtout le moyen de les éviter. « En outre, dit Kant, on y rencontre certains modes qui appartiennent à la sensibilité, Quandò, Ubi et Situs, de même que Priùs et Simùl. » D’abord Priùs et Simùl, n’ont jamais appartenu aux catégories d’Aristote ; ce sont des post-prédicaments, pour parler comme le philosophe allemand ; mais Aristote ne les a jamais rangés dans ses dix catégories. Que veut