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ou prédicaments. » Il ne faut pas croire que Kant se borne ici à traduire le mot grec par un mot qui, en effet, en rend parfaitement le sens ; il va plus loin ; et la suite prouvera qu’il attribue formellement à l’auteur qu’il critique le mot de prédicaments, tout aussi bien que le mot original lui-même. Or, Aristote n’a jamais appelé les catégories prédicaments, attendu que prédicament est un mot latin, inventé même assez tard, et qui ne fut point connu dans les écoles latines des premiers siècles. « Dans la suite, il crut en avoir trouvé cinq autres. » Où Kant a-t-il trouvé, lui, qu’Aristote ait jamais ajouté cinq catégories aux dix qu’il énumère d’abord, et dont le nombre est toujours resté immuable dans son système ? « Il les ajouta aux précédents sous le titre de post-prédicaments. » Post-prédicaments n’est pas plus une expression d’Aristote, que prédicaments lui-même. Et vraiment, en écoutant ces assertions tranchantes de Kant, que l’examen le plus superficiel du livre grec suffit pour renverser, on se demande si Kant a lu sérieusement Aristote, ou bien s’il ne le juge que sur des souvenirs effacés et complétement inexacts. Les post-prédicaments répondent à l’hypothérie des commentateurs grecs ; c’est une division toute matérielle, faite pour la commodité de l’explication et de l’étude ;