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dit d’abord ce qu’est l’individu, et ensuite quel il est.

Ce sont là, bien qu’à un autre point de vue, les deux grandes catégories de Descartes, l’absolu et le relatif. (Règles pour la direction de l’esprit, règle 6, p. 226, éd. de M. Cousin.)

On comprend maintenant pourquoi les catégories ne peuvent ni se confondre en une seule ni rentrer les unes dans les autres. Elles s’appliquent toutes, y compris celle de la substance, à un terme commun, qui est l’être, et dans la réalité, un individu quel qu’il soit d’ailleurs. Mais l’être n’est pas le genre des catégories. Aristote l’a bien souvent répété : les catégories ne sont pas des espèces de l’être ; ce sont ses modifications. C’est là ce qui fait aussi que les catégories ne se communiquent point entre elles. Ainsi, le lieu ne peut pas se confondre avec la substance ; car le lieu dit que l’être est dans une certaine partie de l’espace ; la substance dit simplement ce qu’il est, et non point où il est. Et ainsi de tous les autres.

Je ne veux pas défendre la division des catégories telle qu’Aristote l’a faite. Doit-on en reconnaître seulement dix, ou doit-on en compter davantage ? Celles qu’il énumère sont-elles bien distinctes réellement comme il le croit, ou quel-