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bert (Discours préliminaire de l’Encyclopédie) si ce ne sont pas les quatre parties essentielles de toute logique complète. C’est Aristote le premier qui les a étudiées et mises en toute lumière. Aujourd’hui, et forts des travaux qui nous ont précédés, cette division de la logique nous semble aussi naturelle qu’elle est claire et profonde. Pour le premier inventeur, la difficulté était immense. Aristote, en terminant l’Organon, a revendiqué l’honneur d’avoir fondé une science qui n’avait point eu d’antécédents. Il a parlé « de ses pénibles recherches, du temps et des labeurs qu’elles lui avaient coûté. » Et avec une modestie tout antique, il a demandé à la postérité « de l’indulgence pour les lacunes de son ouvrage et de la reconnaissance pour toutes les découvertes qu’il a faites. » C’est la seule fois qu’Aristote ait parlé de lui et de ses travaux. Respectons cette grande voix qui nous vient encore après deux mille ans apporter son sincère témoignage. Oui, la fondation de la logique a été chose pénible et longue. La science, telle qu’elle est aujourd’hui, nous paraît facile autant qu’elle est importante. Mais les premières mains qui ont défriché ce champ si vaste et si inculte alors, ont été bien fortes, puisqu’elles n’ont point succombé à cette tâche prodigieuse. Elles ont été bien habiles,