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modes seuls (c’est deux et non pas quatre), furent tels que la doctrine modale constitua longtemps la branche de la logique, non-seulement la plus inutile, mais encore la plus difficile et la plus rebutante ; elle était à la fois le criterium et le crux ingeniorum. » Mais M. Hamilton a tort d’ajouter que « si ce sujet était embrouillé, c’est qu’on mêlait des sciences différentes et que les questions modales, retranchées du domaine de la logique, auraient dû être adjugées au grammairien et au métaphysicien. » (id. ibid.) La grammaire et la métaphysique n’ont rien à voir ici. Le sujet est embrouillé par lui-même, et non par la faute de ceux qui l’ont traité. Il doit tenir sa place dans la logique. Aristote aurait pu la restreindre sans inconvénient ; il ne pouvait la supprimer.

La modalité admise dans les Premiers Analytiques devait également figurer dans l’Herméneia. Si la démonstration se fonde sur la théorie du syllogisme, la théorie même du syllogisme se fonde sur celle de la proposition. Qu’est-ce donc que la proposition ? Quelles en sont les espèces ? quelles formes principales peut-elle revêtir ? Voilà ce que l’Herméneia recherche et devait rechercher. Les propositions sont par elles-mêmes absolues ou modales, comme elles le sont dans le