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forme de propositions contingentes ou nécessaires. Il n’y a pas là de métaphysique, plus qu’il n’y en a dans le syllogisme catégorique ; et l’on pourrait proscrire ce syllogisme lui-même, parce que l’existence y est impliquée, tout aussi bien qu’on proscrit la modalité, sous prétexte qu’elle s’occupe des modifications de l’existence. À ce compte, le syllogisme hypothétique aussi devrait rester étranger à la logique pure ; car la loi fondamentale de ce syllogisme, c’est d’exprimer une condition, et, par cela même, une modification substantielle. Théophraste et Eudème, dont on invoque l’autorité, avaient combattu sur plusieurs points la théorie de la modalité ; ils en avaient changé quelques règles ; mais ils l’avaient admise comme partie intégrante de la théorie générale. Depuis eux, nul logicien n’a prétendu la supprimer. M. Hamilton est jusqu’à présent le seul, si l’on excepte Laurentius Valla, au XVe siècle, qui ait proposé ce retranchement.

Le syllogisme modal offre, on en doit convenir, de très-nombreuses difficultés, non pas en lui-même, mais à cause de la complication immense qu’il introduit dans la logique, et que le génie d’un Aristote n’a pu suffisamment éclaircir. M. Hamilton a bien raison de dire : « La confusion et l’embarras occasionnés par ces quatre