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questions qu’il faut résoudre. Il n’y a pas plus de matière d’un côté que de l’autre. Le syllogisme des propositions absolues n’est pas plus de la logique pure que le syllogisme des propositions modales. Seulement, comme le nombre des modifications de l’attribut est presque infini, il a fallu se borner. Aristote s’arrête à deux, le nécessaire et le contingent, et il montre d’une manière toute formelle, comme pour le syllogisme simple, les changements qu’éprouve la conclusion, selon que les prémisses sont ou contingentes ou nécessaires, et selon qu’elles présentent le mélange de l’une de ces deux formes avec la forme absolue. Il pouvait aller au delà, comme l’ont bien vu les commentateurs grecs et aussi ses critiques ; il y est même parfois allé ; et à côté de ces deux modes principaux, il a souvent énuméré le possible, l’impossible, le vrai, comme il pouvait en énumérer tant d’autres.

La théorie de la modalité ne s’occupe pas plus de « la fausseté ou de la vérité des propositions en elles-mêmes, n’en tient pas plus de compte » que l’autre portion de la théorie. Elle ne demande pas du tout si telle proposition est vraie ou fausse, nécessaire ou contingente ; mais elle recherche quel est le caractère de la conclusion, quand les prémisses sont présentées sous la