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modalité de sa logique, toute pure qu’elle est, devait être un avertissement suffisant. Il est vrai qu’on blâme Kant tout aussi bien qu’Aristote. Mais pourquoi veut-on proscrire la modalité de la théorie du syllogisme ? parce qu’elle fait entrer, dit-on, la matière de la pensée dans une science qui ne devrait s’enquérir que des formes. Si ceci était exact, il faudrait en effet que la logique s’abstînt de toute recherche sur les modales, et qu’elle dît avec M. Hamilton, parodiant une sorte de proverbe scholastique : « De modali non gustabit logicus. » (Fragments de philosophie, trad. par M. L. Peisse, pag. 228). Mais il n’en est rien, c’est ce que l’on peut voir sans peine.

Deux cas seulement se présentent dans la théorie du syllogisme, en ce qui concerne l’attribut, le plus important des deux termes de la proposition : 1o Ou cet attribut est pris absolument, dans toute son extension, sans aucune limite ; 2o ou bien il est pris d’une manière relative, il est modifiée d’une façon quelconque. Ce sont là les deux seules formes possibles de l’attribut. Étudier l’une aux dépens de l’autre, c’est mutiler la théorie. Qu’est-ce que devient la conclusion quand l’attribut est absolu ? qu’est-ce qu’elle devient quand il est relatif ? Telles sont les deux