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longues années dans l’intimité du maître. Il ne faudrait point sans doute ravir à Théophraste un mérite qui lui serait justement acquis, pour accroître celui d’Aristote qui n’en a pas besoin ; mais dans l’obscurité qui couvre cette question, d’ailleurs peu grave, il semble plus naturel de croire que le maître ait inspiré l’élève, bien plutôt que l’élève n’a complété le maître.

Le syllogisme hypothétique a donc été connu d’Aristote, tout aussi bien que la quatrième figure, tout aussi bien que l’induction ; et ce sont là, n’en déplaise à la critique, des fleurons qu’on ne peut pas même arracher à sa couronne.

Mais on adresse aussi à la théorie du syllogisme, telle qu’elle est développée dans les Premiers Analytiques, l’objection qu’on adressait tout à l’heure à la théorie de la démonstration exposée dans les Derniers. « Si l’on en excepte la doctrine des trois figures, Aristote n’a fait que de la logique appliquée. Pour la démonstration, il s’occupait du nécessaire, que la logique pure ne doit pas connaître ; pour le syllogisme, il s’occupe de la modalité des propositions, que la logique pure ne doit pas connaître davantage. » Ce second reproche n’est pas plus juste que le premier ; et l’exemple de Kant qui n’a pas exclu la