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avec le syllogisme conditionnel. Ne voit-on pas que c’est là jusqu’à l’expression du logicien grec ? La condition, l’hypothèse, la convention, peut être exprimée formellement dans le syllogisme, tout comme elle peut être admise à l’avance, sans que la forme ordinaire du syllogisme en soit affectée. La conclusion n’en est pas moins hypothétique. Ainsi l’on peut affirmer, d’après Aristote lui-même, qu’il connaissait nos syllogismes hypothétiques, et qu’en outre il leur donnait la forme que nous leur donnons. Ne la leur eût-il pas donnée, il n’y aurait à ceci presque aucune importance, du moment qu’il a remarqué la nature particulière de la conclusion, quand le principe n’est que d’hypothèse ou de consentement, exprimé ou sous-entendu.

Il ne suffit pas d’ailleurs d’avancer que le syllogisme d’hypothèse, de consentement dans Aristote, n’est pas notre syllogisme hypothétique ; il faut dire précisément ce qu’il est ; et il serait fort singulier qu’Aristote, en défaut sur une espèce de syllogisme que tout le monde a connue après lui, en eût connu par compensation une autre, dont il aurait seul gardé le secret. Il n’y a pas plus de probabilité d’un côté que de l’autre. On peut d’ailleurs suspecter à bon droit des découvertes faites par des disciples qui ont vécu de