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trième figure n’était pas plus à faire au temps de Galien qu’elle ne l’est de nos jours. Bien plus, Aristote l’eût-il même complétement ignorée, sa magnifique invention n’en serait guère amoindrie. Le syllogisme une fois découvert, tout le reste était facile, et il suffisait d’une sagacité fort commune pour achever l’œuvre ainsi commencée.

Aristote n’a pas omis davantage les syllogismes hypothétiques, dont on a voulu faire honneur encore à ses élèves Théophraste et Eudème. Les syllogismes hypothétiques sont ce qu’Aristote appelle les syllogismes d’hypothèse, de convention. Il en avait traité tout au long dans un ouvrage que le temps nous a ravi, mais que lui-même mentionne dans les Premiers Analytiques (liv. 1, ch. 44, § 4). Seulement on a douté que le syllogisme d’hypothèse fût pour Aristote ce qu’est pour nous le syllogisme hypothétique. Mais il suffit de consulter avec soin les passages fort nombreux où le philosophe parle des syllogismes d’hypothèse, de convention, pour s’assurer que ce doute n’est pas soutenable. L’exemple même qu’il cite (Premiers Analytiques, liv. 1, ch. 44, § 1), suffit à lever toute hésitation. Il faut ajouter que le syllogisme hypothétique se confond pour les adversaires même d’Aristote,