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sentiel, et n’avait sous ce rapport rien laissé à faire pour ses successeurs, dans le champ de la logique pure. Il faut donc chercher à Bâcon un autre mérite, et nous essaierons d’indiquer plus loin celui qui lui revient en propre. Mais en attendant, qu’Aristote garde la théorie de l’induction tout aussi bien que celle du syllogisme. Toutes les deux ne sont qu’à lui, et lui appartiennent bien légitimement.

Il n’a pas même oublié cette quatrième figure attribuée à Galien sur le témoignage d’Averroës, (Premiers Analytiques, liv. 1, ch. 8, p. 55 verso, édit. de 1552), et qui semblerait accuser une lacune dans la théorie péripatéticienne du syllogisme. Aristote n’a pas distingué une quatrième figure, parce que de fait il n’y en a point. Le moyen terme ne peut avoir que trois positions et pas plus. Mais il a bien vu que si l’on admettait des conclusions indirectes, on pourrait ajouter aux quatorze modes des trois figures signalées par lui, cinq autres modes qui concluent indirectement. Il n’a fait que les indiquer (Premiers Analytiques, liv. 1, ch. 7, § 2), parce que ces modes sont très-peu naturels et d’un usage nul. Mais il ne les a pas omis ; ses disciples Théophraste et Eudème n’avaient pas à les inventer, comme on s’est plu si souvent à le dire. La qua-