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plus considérables. » En quoi consiste donc cette admirable invention ? en ceci qu’Aristote le premier a constaté, que le raisonnement n’était possible qu’à cette seule condition de partir d’un principe pour arriver, avec l’aide d’un moyen terme, à une conclusion sortant nécessairement de ce principe. C’est là le germe fécond de toute cette vaste doctrine qu’avaient ébauchée Socrate et Platon par la théorie de l’universel et celle des Idées. C’est là la formule puissante qui se dissimule dans le langage habituel, et qui seule pourtant lui donne, toute cachée qu’elle est, force et persuasion. Mais ce langage s’explique par des propositions ; ces propositions sont de nature et de formes diverses. En se réunissant au nombre de trois et pas plus, pour former le syllogisme, elles auront à soutenir entre elles des rapports, soumis à cette nécessité générale et conclure régulièrement, mais variables avec la forme et la nature des propositions même. Les unes affirment, les autres nient ; les unes concernent l’objet tout entier qu’elles expriment, les autres ne concernent qu’une partie de cet objet. Quels changements pourra subir le syllogisme, sans que soit brisée la chaîne continue qu’il doit toujours présenter du principe à la conclusion ? Toutes les propositions sous toutes les formes peuvent-elles