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notre usage, il ne faut pas oublier les services qu’elle a rendus à toute l’antiquité, où la rhétorique joua toujours un si grand rôle. Cicéron, s’il en était besoin, serait là pour l’attester. Aristote a si bien connu la logique appliquée, qu’il l’a décrite dans quelques-uns de ses replis les plus subtils et les plus délicats. Il lui a consacré la moitié de l’Organon ; il l’a prise au sérieux, même lorsqu’elle descend aux astuces du paralogisme, et qu’elle ne recherche les apparences de la sagesse qu’en vue d’un lucre honteux. Platon avait fait justice, par le ridicule, des prétentions et du charlatanisme des sophistes. Aristote a cru devoir diriger contre eux des attaques, qui, plus graves, sont pourtant moins efficaces que l’admirable bouffonnerie de l’Euthydème. Les huit livres des Topiques, les Réfutations des Sophistes, sont de la logique appliquée. Mais le reste de l’Organon n’est-il que cela ? La logique pure, la vraie logique, est-elle encore à faire après Aristote, malgré ce qu’en ont pensé tous les grands esprits, ses disciples et ses commentateurs fidèles ?

L’objet de la logique, telle que l’a conçue Aristote, étant la démonstration, il s’agit d’analyser les éléments dont la démonstration se compose. Mais la démonstration elle-même n’est qu’un syllogisme d’une certaine espèce, la seule