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D’abord comme manière d’être, disposition ou toute autre qualité : on dit, en effet, qu’un homme a de la science, de la vertu. § 3[1]. En second lieu, comme quantité, par exemple, la taille que quelqu’un a ; car on dit qu’il a trois coudées, quatre coudées. § 4[2]. Ou bien relativement à ce qui entoure le corps : on dit que quelqu’un a un manteau, un vêtement. § 5. Ou par rapport à ce qui est dans une partie du corps : comme on dit que quelqu’un a un anneau à la main. § 6. Ou même relativement à une partie du corps : on dit que quelqu’un a un pied, une main. § 7[3]. Ou par rapport à ce qui est dans un vase, comme on dit que le médimne a du grain, la cruche du vin ; car on dit fort bien que le médimne a du grain, que la cruche a du vin. Et toutes ces mesures sont dites avoir quelque chose en tant que vase. § 8[4]. Ou enfin comme propriété ; car on dit que quelqu’un a une maison, un champ.

§ 9[5]. On dit encore d’un homme, qu’il a une femme, d’une femme qu’elle a un mari ; mais ce mode de possession paraît le plus éloigné de tous ; car ordinairement avoir une femme ne signifie pas autre chose que cohabiter avec elle.

  1. En second lieu, comme quantité, ou bien elle est appliquée à celle de la quantité.
  2. On dit que quelqu’un a un manteau, Voir plus haut, ch. 4, § 2, l’exemple cité.
  3. Par rapport à ce qui est dans un vase, La catégorie de la possession est appliquée ici à celle du lieu.
  4. Comme propriété, Et à celle de la relation.
  5. Cohabiter avec elle, Pacius s’indigne qu’Aristote réduise le mariage à la cohabitation, et il le traite de païen. C’est mal comprendre ce passage. Aristote ne dit pas que le mariage ne soit que la cohabitation, comme le pense le commentateur. Voir T. VI, 7, 3.