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§ 7[1]. Mais peut-être pourrait-on croire qu’outre tous ceux-là il en existe encore un autre. Ainsi, dans les choses qui se rendent réciproquement la présupposition d’existence, celle qui d’une façon quelconque est cause de l’existence de l’autre, semblerait naturellement devoir être appelée première. Or, il est évident qu’il y a certaines choses de ce genre. Par exemple, quand on dit : L’homme existe, il y a rapport réciproque entre l’existence de l’homme, et le jugement vrai qu’on énonce sur cette existence ; en effet, si l’homme existe, le jugement par lequel nous déclarons que l’homme existe est vrai. Et la réciproque n’est pas moins juste ; car si le jugement par lequel nous déclarons que l’homme existe est vrai, l’homme existe aussi véritablement. Mais un jugement, quelque vrai qu’il puisse être, n’est pas cause qu’une chose est ; et la chose, au contraire, semble lire en quelque sorte la cause de la vérité du jugement, puisqu’en effet, c’est selon que la chose est ou n’est pas que le jugement est faux ou vrai.

§ 8. Ainsi donc, l’on peut dire de cinq façons qu’une chose est antérieure à une autre.

  1. Mais peut-être pourrait-on croire, Cinquième espèce de la priorité : la réalité est antérieure au jugement qui l’énonce. Simplicius affirme que, dans d’autres ouvrages, Aristote énonçait beaucoup plus d’espèces de priorité qu’il ne fait ici, et que Straton, dans sa monographie sur l’antérieur et le postérieur, en distinguait aussi bien davantage. Schol., p. 89, a, 40 et p. 90, a, 12.