Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/332

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les choses qui ne rendent pas réciproquement la consécution d’existence. Ainsi, un précède deux, parce que deux existant, il s’ensuit sur-le-champ qu’un existe ; tandis qu’un existant, il ne s’ensuit pas nécessairement que deux existe ; et l’un ne suit pas réciproquement l’existence du reste. Ainsi donc, une chose semble être première quand il n’en sort pas réciproquement l’existence d’une autre.

§ 4[1]. En troisième lieu, l’idée de priorité s’applique à un ordre quelconque, comme dans les sciences et dans les discours. Dans les sciences démonstratives, il y a la priorité et la postériorité selon un certain ordre : ainsi, les éléments précèdent en ordre les démonstrations de géométrie ; et dans la grammaire, les lettres précèdent les syllabes. Et de même dans les discours, l’exorde est selon l’ordre avant la narration.

§ 5[2]. Outre ces priorités qu’on vient d’énumérer, on peut dire encore que le mieux, le plus honorable, tient par nature le premier rang : c’est ainsi que l’on dit généralement que l’homme qu’on estime le plus, qu’on aime le plus, est le premier des hommes. Mais de tous les modes de priorité, ce dernier est le moins commun.

§ 6. Tels sont, à peu près, tous les modes de priorité.

  1. Dans les sciences démonstratives, Les mathématiques, comme le prouve l’exemple cité plus bas. — Les démonstrations de géométrie, Ou, comme le texte dit, les figures qui servent en géométrie pour faire les démonstrations. — L’exorde est selon l’ordre, Voir la Rhétorique, liv. III ch. 14.
  2. Outre ces priorités, Quatrième espèce de la priorité.