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n’entraîne pas nécessairement celle de l’autre. Si tout le monde se porte bien, la santé existera et la maladie n’existera point ; et de même si tous les objets sont blancs la blancheur existera et la noirceur n’existera pas. § 4[1]. Il y a plus ; si « Socrate se porte bien » est contraire à « Socrate est malade », comme il n’est pas possible que les deux choses existent à la fois dans le même individu, il est impossible aussi que l’un des contraires existant, l’autre existe aussi ; car si ce fait : « Socrate se porte bien », existe, cet autre fait : « Socrate est malade », n’existe pas.

§ 5[2]. Il est évident que les contraires sont naturellement applicables à un objet identique, soit en genre soit en espèce. Ainsi, la maladie et la santé sont naturellement placées dans le corps de l’animal ; la blancheur et la noirceur ne peuvent être non plus que dans le corps, la justice et l’iniquité, que dans le cœur de l’homme.

§ 6[3]. Il faut nécessairement pour tous les contraient qu’ils soient ou dans des genres contraires, ou dans le même genre, ou enfin qu’ils soient eux-mêmes des genres. Noir et blanc appartiennent à un même genre, puisque la couleur est le genre de tous les deux : justice et iniquité sont dans des genres contraires ; car le genre de l’un c’est

  1. Il y a plus, si Socrate se porte bien, Il s’agit ici de contraires combinés, c’est-à-dire, représentés par des propositions entières.
  2. Il est évident que les contraires, On pourrait faire de ceci une seconde propriété des contraires : c’est la cinquième pour Pacius.
  3. Il faut nécessairement Troisième propriété des contraires, la sixième pour Pacius. — Il faut rapprocher de ce chapitre et du précédent le chap. 10 du 5ème liv. de la Métaphysique où sont résumées la théorie des opposés et celle des contraires.