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l’affirmation. En effet, le mode de l’affirmation est identique ; car de même que dans ces deux phrases : Il est assis, il n’est pas assis, l’affirmation est l’opposé de la négation, de même les choses exprimées dans ces deux énonciations sont opposées : Être assis, n’être pas assis.

§ 17[1]. On voit sans peine que la privation et la possession ne sont pas opposées entre elles, comme le sont les relatifs ; car ici la chose n’est pas dite être ce qu’elle est de celle qui lui est opposée. La vue, par exemple, n’est pas la vue de l’aveuglement, et ne peut être dite de l’aveuglement de quelque autre façon que ce soit. Et de même l’aveuglement n’est pas dit l’aveuglement de la vue ; car on dit que l’aveuglement est la privation de la vue, et l’on ne dit pas qu’il est l’aveuglement de la vue. § 18[2]. D’un autre côté, on sait que tous les relatifs s’appliquent à des choses réciproques : si donc l’aveuglement était un relatif, on pourrait employer réciproquement pour lui la chose à laquelle on le rapporte ; mais il n’y a point ici de réciprocité pareille ; on ne dit pas que la vue est la vue de l’aveuglement.

§ 19[3]. De plus, voici qui démontre que les choses

  1. On voit sans peine, Discussion sur la nature spéciale de l’opposition entre la privation et la possession. Elles ne sont pas opposées comme les relatifs ; il sera prouvé au § suiv. qu’elles ne le sont pas comme les contraires. — De celle qui lui est opposée, Voir plus haut la définition vulgaire des relatifs, ch.
  2. — De quelque autre façon que ce soit, Par un autre cas que le génitif. — On sait que tous les relatifs s’appliquent à des choses réciproques, C’est la troisième propriété des relatifs. Voir plus haut, ch. 7, § 9. — De réciprocité pareille, On ne dit pas plus la vue de l’aveuglement que l’aveuglement de la vue ; mais l’un dit fort bien pour les relatifs : le père du fils, le fils du père.
  3. D’abord, pour les contraires, Voir plus haut dans ce ch. § 6 et suiv., et au chapitre suivant les propriétés des contraires. — Et l’on se rappelle, Voir plus haut. § 8. — L’on a cité pour exemples, ibid. — On sait encore, Voir plus haut, § 9. — Souvenons-nous, de plus, Pacius remarque avec raison que tous ces détails sont un peu prolixes, (utitur prolixitate, dit-il,) il est certain que ce § aurait pu être plus concis. — Ce qui naturellement n’a pas encore, Voir plus haut, § 12. — On se rappelle qu’il n’y a jamais nécessité, Voir plud haut. § 9.