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maladie sont par nature dans le corps de l’animal. De toute nécessité, l’une des deux, maladie ou santé, doit y être. De même aussi pair et impair sont des attributs du nombre, et il faut de toute nécessité que l’un ou l’autre, pair ou impair, soit au nombre. Ici, aucun intermédiaire, ni entre la santé et la maladie, ni entre le pair et l’impair. § 9[1]. Mais pour les contraires où l’alternative n’est pas nécessaire, il existe des intermédiaires : par exemple, blanc et noir sont des qualités naturelles du corps ; mais il n’est pas indispensable que l’un ou l’autre appartienne au corps, puisque tout corps n’est pas nécessairement blanc ou noir. De même encore, on dit mauvais, bon, en parlant de l’homme et de tant d’autres choses ; mais il n’est pas nécessaire que l’une de ces deux qualités soit dans les objets auxquels on peut les attribuer, puisque toutes choses ne sont pas nécessairement bonnes ou mauvaises. Aussi existe-t-il entre ces contraires-là des intermédiaires : par exemple, entre le blanc et le noir, il y a le gris et le pâle, et bleu d’autres nuances ; entre le bon et le mauvais, ce qui n’est ni bon ni mauvais. § 10[2]. Parfois les intermédiaires ont des noms spéciaux : par exemple, le gris, le pâle et les autres nuances entre le noir et le blanc.

  1. Où l’alternative n’est pas nécessaire, Dans les cas où les deux contraires peuvent manquer simultanément. — Ce qui n’est ni bon ni mauvais, Voir le paragraphe qui suit.
  2. On le détermine par la négation, Comme il vient de le faire lui-même dans le paragraphe qui précède.