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leur origine dans quelque affection permanente et invariable, se nomment donc des qualités affectives. Ainsi la blancheur et la noirceur sont dites des qualités, soit qu’elles résultent d’une constitution naturelle, parce qu’alors elles font que nous sommes qualifiés d’après elles de telle ou telle manière ; soit qu’une maladie fort longue ou bien une chaleur brûlante, produisent ce même effet de blancheur ou de noirceur, et qu’alors ces deux qualités deviennent difficilement effaçables, ou même demeurent durant la vie entière de l’individu. Dans ce cas même, ce sont encore des qualités, puisque nous sommes encore qualifiés d’après elles. Toutes les modifications qui procèdent de causes aisément détruites, et dont les effets sont passagers, peuvent être appelées des affections, mais non des qualités ; car elles ne peuvent déterminer une qualification pour l’individu. On ne dit pas qu’un homme est de couleur rouge, parce qu’il rougit de honte ; on ne dit pas qu’un homme est de couleur pâle, parce qu’il pâlit de crainte ; on dit plutôt qu’il est affecté d’une certaine manière. Ce sont donc là des affections, et non pas des qualités.

§ 13[1]. Il y a également pour l’âme des qualités

  1. Il y a également pour l’âme, Des qualités affectives du corps, il passe aux qualités affectives de l’âme ; et il y fait les trois distinctions, qu’il vient de dire pour le corps. — Causes rapides et passagères, l’édition de Berlin ne donne que l’un de ces mots dans le texte.