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des sciences, mais qui sont encore ébranlables sur bien des points, ne sauraient passer pour avoir une réelle capacité, bien qu’ils aient plus ou moins de dispositions pour la science. Ainsi, la disposition diffère de la capacité en ce que l’une est mobile, tandis que l’autre est plus durable et moins changeante. § 6. Les capacités, du reste, sont aussi des dispositions ; mais les dispositions ne sont pas nécessairement des capacités. Ceux qui ont acquis réellement des capacités sont constitués par elles dans une certaine disposition ; mais ceux qui ont la disposition n’ont pas nécessairement et par cela seul une capacité.

§ 7[1]. Une seconde espèce de la qualité est celle qui nous fait dire, par exemple, que les gens sont susceptibles d’être lutteurs, coureurs, bien portants ou malades ; en un mot, tout ce qui est dénommé d’après la puissance ou l’impuissance physique. En effet, tous ces gens sont ainsi qualifiés, non point à cause d’une certaine manière d’être réelle, mais à cause de leur puissance ou de leur impuissance physique à faire aisément ou à ne pas souffrir. Par exemple, on appelle certaines gens lutteurs, coureurs, non parce qu’ils sont en une certaine disposition, mais parce qu’ils ont la puissance physique de faire aisément certains exercices. On

  1. Une seconde espèce de la qualité, C’est la puissance ou l’impuissance physique, l’adresse ou la maladresse naturelle, etc., selon Simplicius. Eudore soutenait que cette seconde espèce se confondait avec la première, Schol. p. 71. b, 33. — Une certaine manière d’être, Non point parce qu’ils sont actuellement de telle ou telle façon ; mais parce qu’ils peuvent être ou ne peuvent pas être ordinairement de telle ou telle façon. — En une certaine disposition, Non parce qu’ils luttent ou qu’ils courent actuellement, mais parce qu’ils pourraient courir ou lutter, s’ils en avaient le besoin ou la volonté.