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dans une certaine relation. S’il ne connaît point du tout la chose à laquelle ce relatif se rapporte, il ne saura même pas s’il se rapporte à quelque chose. § 27. Ceci n’est pas moins évident dans les exemples particuliers. Par exemple si l’on sait positivement d’une chose qu’elle est le double, on sait aussitôt positivement de quelle autre chose elle est le double ; car si on ne savait pas qu’elle est le double d’une chose déterminée, on ne saurait pas du tout non plus qu’elle est le double. Et de même si l’on sait qu’une chose est plus belle, on doit nécessairement aussi savoir sur-le-champ et d’une manière déterminée, la chose en comparaison de laquelle elle est plus belle. On ne saura pas d’une manière indéterminée qu’elle est plus belle qu’une chose plus laide ; car ce ne serait alors qu’une vague conception, ce ne serait pas une science. On ne saurait même pas exactement qu’elle est plus belle qu’une chose plus laide ; car il pourrait se faire qu’il n’y eût pas en réalité de chose moins belle que celle-là. Il est donc évidemment nécessaire que ce qu’on sait précisément des relatifs, on le sache précisément aussi de la chose à laquelle ces relatifs se rapportent. § 28[1]. On peut savoir d’une manière précise ce que sont la tête, la main, et autres choses du même ordre, qui sont des substances ; mais on ne sait pas nécessairement pour cela la chose qu’elles concernent, et l’on peut ignorer à qui précisément appartint cette tête, à qui cette main. Ce ne sont donc pas là des

  1. On peut savoir d’une manière précise, Nouvel argument pour prouver que les parties des substances ne sont pas des relatifs, comme pourrait le faire croire la définition du § I. Ce ne sont donc pas ici des relatifs. — Il n’y a pas de substance qui fasse partie des relatifs, Au sens de la nouvelle définition du § 24.