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pas à la relation, mais à la quantité, elles n’auront pas davantage de contraires.

§ 24[1]. C’est surtout relativement à l’espace que la quantité semble avoir des contraires. En effet, on regarde le haut comme le contraire du bas, appelant le bas ce qui est vers le centre, parce que le centre est à la plus grande distance possible des bornes du monde. C’est même de là qu’on semble tirer toutes les définitions des autres contraires ; car les choses qui dans un même genre sont les plus éloignées les unes des autres, sont appelées contraires.

§ 25[2]. La quantité ne paraît pas susceptible de plus et de moins : par exemple, une chose de deux coudées n’a ces deux coudées ni plus ni moins qu’une autre de même dimension. De même aussi pour les nombres : trois ne sont pas trois plus que cinq ne sont cinq, et réciproquement. Le temps non plus, n’est pas plus temps qu’un autre temps. De toutes les quantités que nous avons énumérées, aucune n’est ni plus ni moins quantité qu’une autre. La quantité ne paraît donc pas susceptible de plus et de moins.

§ 26[3]. La propriété la plus spéciale de la quantité,

  1. Le centre est à la plus grande distance possible, Du centre à la circonférence, sans doute, mais non pas d’un point de la circonférence à l’autre, représentés par les deux extrémités d’un diamètre.
  2. La quantité ne paraît pas susceptible de plus et de moins, seconde propriété de la quantité. — Cette proposition, qui semble au premier coup d’œil contraire à l’axiome mathématique qui définit la quantité, est parfaitement vraie au sens que lui donne Aristote.
  3. La propriété la plus spéciale, Troisième propriété de la quantité, qui n’appartient qu’à elle : soli et omni. — Dont nous avons parlé… citées plus haut, Voir plus haut, § 2. — Et dissemblable, l’édition de Berlin supprime deux fois ce mot que j’ai cru devoir rétablir deux fois, avec Pacius et la plupart des éditeurs. Ils complètent fort bien la pensée.