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autres de choses dont les parties n’ont pas de position.

§ 17[1]. Les quantités proprement dites sont celles que nous avons énoncées ; toutes les autres ne sont des quantités que par accident. C’est seulement en vue des premières que nous nommons ainsi les autres : par exemple, on dit une grande blancheur, par cela seul que la surface blanche est fort étendue : on dit d’une action, qu’elle est longue, parce qu’il s’écoule beaucoup de temps durant son accomplissement. Et c’est de même aussi qu’on dit : un grand mouvement. En soi-même aucune de ces choses ne peut être appelée quantité ; ou si l’on veut exprimer quelle est la quantité d’une action, il faut la déterminer par le temps, et dire qu’elle dure une année ou tel autre espace de temps. Et de même pour la blancheur, si on veut dire quelle est la quantité de la blancheur, on la déterminera par la surface, et l’on mesurera la quantité de la blancheur à la quantité même de la surface. Ainsi donc les seules quantités véritables, les seules quantités en soi, sont celles que nous avons dites : quant à toutes les autres, elles ne sont pas quantités par elles-mêmes, elles ne le sont que par accident.

§ 18[2]. La quantité, non plus que la substance, n’a

  1. Les quantités proprement dites, Distinction reproduite dans la Métaphysique, liv. 5, ch. 13. — On la déterminera par la surface, Ceci n’est pas exact. On dit d’une blancheur qu’elle est grande pour dire qu’elle est plus vive, qu’elle est plus forte. Il y a une différence d’intensité et non pas seulement de surface. Il est vrai que dans ce cas, non plus que dans l’hypothèse d’Aristote, la blancheur n’appartient pas à la quantité, et qu’elle demeure toujours dans la catégorie de la qualité. — Sont celles que nous avons dites, Au nombre de sept, et énumérées plus haut, § 2 ; nombre, parole, point, ligne, surface, temps et espace.
  2. La quantité… n’a pas de contraires. Première propriété de la quantité qui appartient aussi à la substance ; voir ch. 5, § 18.