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commun qui joigne les syllabes entre elles ; elles sont chacune par elles-mêmes des quantités définies.

§ 5. Au contraire la ligne est une quantité continue : car il est possible d’assigner un terme commun où aboutissent ses parties, et ce terme c’est le point,

§ 6, comme pour la surface, c’est la ligne ; car toutes les parties du plan se réunissent dans ce terme commun. § 7. Le solide aussi a un terme commun du même genre ; car on peut regarder la ligne ou la surface comme le terme commun dans lequel s’unissent toutes les parties du solide. § 8. Le temps et l’espace sont dans le même cas ; car, d’une part, le présent tient à la fois et au passé et à l’avenir ; § 9, et d’autre part, l’espace aussi doit compter parmi les quantités continues, puisque les parties du corps qui aboutissent par leur réunion à un terme commun occupent toujours un espace. Donc, les parties de l’espace qu’occupe chacune des parties du corps, se réunissent dans ce même terme commun où se réunissent les parties du corps lui-même : donc, l’espace est une quantité continue, puisque ces parties aboutissent par leur réunion à un terme commun.

§ 10[1]. En outre on a dit que certaines quantités sont formées de choses dont les parties ont entre elles un rapport de position, et d’autres ne sont formées que de choses dont les parties n’ont point de position. § 11[2]. Ainsi les parties de la ligne ont relativement les unes aux autres une position ; car chacune est placée dans un lieu distinct ; et l’on pourrait dire et indiquer

  1. On a dit, J’ai ajouté ces mots pour rendre la pensée plus complète ; voir ci-dessus, § 1.
  2. Et à quelle autre partie elle se lie, En tant que quantité continue.