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un rapport de position, soit de choses dont les parties n’ont pas de position respective.

§ 2[1]. La quantité définie est, par exemple, le nombre et la parole ; la quantité continue, c’est la ligne, la surface, le corps, et de plus, le temps et l’espace.

§ 3[2]. En effet, il n’y a, pour les parties du nombre, aucun terme commun dans lequel elles s’unissent. Ainsi, cinq est bien une partie de dix, mais cinq et cinq ne tiennent l’un à l’autre par aucun terme commun : ils sont l’un et l’autre des quantités définies. Trois et sept ne se lient pas davantage par un commun terme ; et en général, pour le nombre, on ne saurait en lier les parties par aucun rapport commun ; ces parties sont toujours des quantités définies. Le nombre doit donc être rangé parmi les quantités définies. § 4[3]. La parole en fait également partie. D’abord il est évident que la parole est une quantité, puisqu’elle se mesure par des syllabes brèves et longues ; je veux dire la parole articulée, et l’on ne peut rapporter les parties qui la composent à aucun terme commun. Il n’est point de terme

  1. Le nombre et la parole, Pacius remarque avec raison que dans le chap. 13 du liv. 5 de la Métaphysique, Aristote ne compte plus la parole parmi les quantités. Il est assez singulier en effet de l’y voir figurer. — Le temps et l’espace forment aussi des Catégories distinctes, voir plus haut, ch. 4, § 1, et plus loin, ch. 9, § 6.
  2. Il n’y a… aucun terme commun, Voilà la définition de la quantité discrète ou définie.
  3. La parole en fait également partie, Malgré les motifs qu’Aristote donne de cette classification, il est bien difficile de la comprendre. La parole n’est pas plus une quantité qu’une foule d’autres choses qui ne sont point énumérées ici ; et en particulier, le mouvement.