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ajouter, beaucoup à retrancher, le tout à simplifier et à mettre en ordre. » (Fragments de philosophie, trad. par M. Peisse, p. 220.) Il faut bien qu’on le sache, l’ordre qu’Aristote a donné est le seul ordre véritable. L’altérer, c’est bouleverser la science tout entière, c’est la faire tomber dans l’anarchie. Il est possible que certains détails dans ce prodigieux édifice présentent quelque désordre, quelque confusion. Mais ce sont des détails sans importance, comparés à l’ensemble ; ces taches sont peu nombreuses et peu graves, et il n’est point de main assez délicate et assez habile pour les enlever, même celle de Thémistius ou de Zabarella. C’est la partie humaine de l’œuvre ; et de tels défauts, à côté de telles qualités, sont, même pour les plus sévères, tout à fait imperceptibles. On peut ajouter à la logique en la faisant précéder d’une partie nouvelle qui en montrerait la base et l’origine psychologique, en la faisant suivre d’une autre partie qui en indiquerait les applications possibles. Mais dans l’espace déjà si vaste où s’est mu Aristote, il a tout vu, tout classé, tout fixé à jamais. L’Organon est comme un de ces monuments d’architecture auxquels on peut adjoindre des constructions nouvelles, qu’on peut développer par des accroissements devenus indispen-