Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vidus : les différences sont dans le même cas, et s’attribuent aux espèces et aux individus. Les substances premières peuvent recevoir la définition des espèces et celle des genres : l’espèce admet aussi la définition du genre, parce qu’en effet tout ce qu’on peut dire de l’attribut peut se dire également du sujet. De même, les espèces et les individus reçoivent la définition des différences. Plus haut, nous avons appelé synonymes les choses dont l’appellation était commune et la définition identique. Ainsi tout ce qui dérive des substances et des différences est dénommé par synonymie.

§ 16[1]. Toute substance semble désigner un objet réel. Pour les substances premières, il est incontestablement vrai qu’elles désignent quelque chose de réel, puisque ce qu’elles désignent est toujours un individu et une unité numérique. Quant aux substances secondes, bien qu’elles semblent, par la forme même de l’appellation, désigner aussi une chose spéciale, comme lorsqu’on dit homme, animal, ceci pourtant n’est pas exact. Elles désignent plutôt une chose qualifiée : en effet, le sujet ici n’est pas un comme la substance première, puisque homme, animal, se disent de plusieurs hommes, de plusieurs animaux. § 17[2]. Pourtant, elles ne désignent pas

  1. Toute substance semble, Troisième propriété de la substance. — Un objet réel, Un objet spécial, déterminé, et limité par son unité même et son individualité. — Par la forme même de l’appellation qui se rapproche beaucoup de celle de la substance première : l’homme, un homme. — Le sujet ici n’est pas un, Parce qu’il n’est pas individuel. — Une chose qualifiée, la qualité d’une chose, une certaine qualité de substance. Voir plus loin, ch. I, la Catégorie de la qualité.
  2. Limitent la qualité à la substance, Qualifient la substance en lui ôtant son caractère primitif d’individualité — Plus compréhensive, Peut-être faudrait-il traduire plutôt extensive pour être plus exact. Le genre est plus large évidemment que l’espèce.