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prit humain ; il faut s’élever du plus simple au plus composé. La logique part des catégories pour atteindre la démonstration : elle part des choses pour monter jusqu’à la forme la plus achevée de la pensée scientifique. L’ordre, la régularité, la discipline inflexible, voilà ce qu’on gagne dans la logique en la définissant par le but qu’elle cherche et qu’elle atteint, plutôt que par l’objet qui la forme. Dans toute science cette discipline est désirable. En logique elle l’est beaucoup plus qu’ailleurs ; et si la logique ne sait pas se l’assurer à elle-même, à quels titres prétendra-t-elle l’imposer aux autres sciences, qui la lui demandent cependant, et qui ne peuvent la recevoir que d’elle seule ? C’est là, qu’on n’en doute pas, l’un des plus grands mérites de l’Organon. La science, toujours préoccupée du but qu’elle veut toucher, ne s’écarte point un seul instant de sa route ; elle est admirablement ordonnée, et deux mille ans d’études n’ont pu rien modifier à cet ordre indestructible. On peut bien dire avec Kant (trad. de M. Tissot, p. 2), que l’Organon contient quelques subtilités superflues, quelques obscurités, nuisibles seulement à l’élégance, et non point à la certitude de la science. On ne peut pas dire avec M. Hamilton « qu’Aristote ait laissé à ses successeurs beaucoup à