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individus et tout ce qui est numériquement un, ne peuvent se dire d’aucun sujet. Mais rien n’empêche qu’elles ne soient quelquefois dans un sujet : par exemple, la grammaire est une de ces choses qui sont dans un sujet, et cependant elle n’est dite qu’aucun sujet.

CHAPITRE III.

Règles des attributs et des sujets, des différences des choses hétérogènes, et des différences des genres subordonnés.

§ 1[1]. Quand une chose est attribuée à une autre, comme à son sujet, tout ce qui pourra se dire de l’attribut pourra se dire aussi du sujet. Ainsi, homme est attribué à un homme quelconque, et animal est attribué à homme ; donc animal sera attribué à un homme quelconque, et en effet un homme est à la fois homme et animal.

§ 2[2]. Dans les choses de genres différents et qui n’ont entre elles aucun rapport de subordination, les différences aussi sont spécifiquement dissemblables. Soit, par exemple, les différences de l’animal et celles de la

  1. § 1. Cette règle est évidente. L’attribut étant toujours plus large que le sujet, tout attribut de l’attribut sera nécessairement aussi l’attribut du sujet.
  2. § 2. Les différences aussi, Pacius remarque avec raison qu’il s’agit ici des différences distributives aussi bien que des différences constitutives. Pour ces dernières, la chose est évidente, mais elle l’est moins pour les autres ; et voilà pourquoi les différences que cite Aristote ne sont que des différences distributives. Voir dans l’Introduction de Porphyre, ch. 3, § 12 et suiv., la distinction entre toutes ces différences.