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cependant dans aucun sujet : par exemple, l’homme se dit d’un sujet, lequel est un homme quelconque, et l’homme n’est cependant dans aucun sujet. D’autres choses peuvent être dans un sujet et ne se dire cependant d’aucun sujet ; et je dis d’une chose qu’elle est dans un sujet, lorsque, sans y être comme partie de ce sujet dans lequel elle est, elle ne saurait toutefois exister indépendamment de lui. Je prends pour exemple la grammaire : la grammaire est certainement dans un sujet qui est l’intelligence de l’homme, et cependant elle ne saurait se dire d’un sujet quelconque. De même la blancheur est certainement dans un sujet qui est le corps où elle est, puisque toute couleur est dans un corps, et cependant on ne peut dire ce mot d’aucun sujet. Certaines choses peuvent à la fois et se dire d’un sujet et être dans un sujet : la science, par exemple, est dans un sujet qui est l’intelligence humaine, et en même temps elle se dit d’un sujet qui peut être la grammaire. Certaines choses enfin ne peuvent ni être dans un sujet, ni se dire d’un sujet : par exemple, un homme, un cheval, toutes choses qui ne sont dans aucun sujet et ne se disent d’aucun sujet. En général, les

    que nous offre la nature. Ammonius, Schol., p. 44, b, 1, aurait préféré qu’Aristote eût dit que la substance est un sujet, plutôt que de dire qu’elle n’est pas dans un sujet. — Par exemple, la grammaire, C’est l’exemple de la seconde division déjà cité plus haut. Les choses se partagent donc en deux grandes classes qui se subdivisent chacune en deux autres analogues : d’abord elles se partagent en substances et accidents : puis les substances et les accidents se subdivisent en universels et particuliers, en genres ou espèces et en individus. Les substances sont sujets toujours et parfois attributs : les accidents, quand ils sont sujets, ne sont que sujets d’attribution (subjectum prædicationis), et jamais sujets d’inhérence (subjectum inhærentiæ).