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terminaison, comme grammairien tire la sienne de grammaire, et courageux de courage.

CHAPITRE II.

Division des mots selon qu’ils sont unis ou séparés. — Division des choses selon qu’elles sont substances ou attributs.

§ 1[1]. Les mots peuvent être tantôt liés entre eux, tantôt séparés. Liés entre eux, quand on dit, par exemple : L’homme court, l’homme triomphe ; séparés, quand on dit : Homme, bœuf, court, triomphe.

§ 2[2]. Les choses peuvent se dire d’un sujet sans être

  1. § 1. Tantôt liés entre eux, Aristote fait encore une distinction à peu près pareille, Herméneia, ch. 1, § 5.
  2. § 2. Se dire d’un sujet, C’est-à-dire, être attributs. — Être dans un sujet, c’est-à-dire n’être pas sujet, ne pas servir de sujet ni recevoir des attributs, mais être un simple accident qui n’a d’être que dans un autre que soi. — Par exemple l’homme, L’homme est une substance générique, universelle, qui s’applique comme attribut à un individu homme, à Socrate, à Platon, mais qui n’est dans aucun sujet parce qu’elle est substance, et que, par conséquent, elle existe en soi, et non pas dans un autre. Ainsi la première division des choses comprend les substances universelles, genres ou espèces. — D’autres choses, La seconde division comprend les accidents particuliers, qui ne sont pas par eux-mêmes, qui sont dans un sujet autre qu’eux, et qui ne peuvent servir d’attributs parce qu’ils sont individuels. — La grammaire particulière, faite par tel auteur, opposée à la grammaire de tel autre. — Certaines choses peuvent à la fois, La troisième division des choses comprend les accidents universels, qui comme accidents ne sont que dans un autre qu’eux-mêmes, et qui comme universels peuvent servir d’attributs. — Certaines choses enfin, La quatrième et dernière division des choses comprend les existences individuelles, qui sont par soi et ne peuvent jamais servir d’attributs. Ce sont toutes les réalités sensibles, les individus de tous genres