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mal, l’homme réel et l’homme représenté en peinture. En effet, leur appellation seule est commune ; mais leur définition essentielle est différente sous cette appellation ; car si l’on veut définir ce qui fait un animal de l’un et de l’autre, on donnera une définition différente de chacun d’eux.

§ 2[1]. On appelle synonymes les êtres qui ont à la fois une appellation commune, et sous cette appellation, une définition essentiellement pareille. Tels sont l’homme et le bœuf appelés tous deux du nom d’animal. L’homme et le bœuf, en effet, reçoivent l’appellation commune d’animal, et leur définition essentielle est identique ; car si l’on veut définir ce qui fait un animal de l’un et de l’autre, on donnera une définition identique pour tous les deux.

§ 3[2]. On appelle paronymes les êtres qui tirent d’un autre leur appellation nominale avec une différence de

  1. § 2. On appelle synonymes, Les Catégories s’appliquent synonymiquement à tous les êtres qui y sont compris ; les genres s’appliquent synonymiquement aux espèces, les espèces aux individus. — Les scholastiques appelaient les êtres synonymes univoca univocata ; et les mots qui les représentent univoca univocantia.
  2. § 3. On appelle paronymes, Il faut trois conditions pour les paronymes, comme le remarque Simplicius : identité de chose, identité de nom, différence de terminaison. Il y a donc, pour continuer la pensée de David, entre les homonymes, les synonymes et les paronymes, la même progression qu’entre les nombres 1, 2, 3. — Différence de terminaison, Le texte dit précisément : différant par le cas ; cas veut dire ici différence de terminaison, comme l’explique Simplicius, Schol., p. 43, a, 35. Dexippe, et Simplicius après lui, font remarquer qu’il n’y a point de discussion correspondant à celle de ce premier chapitre dans les Catégories d’Archytas le pythagorien, qu’ils semblent considérer tous deux comme le modèle de celles d’Aristote. Schol., p. 43, b, 30. Boëce, d’après Thémistius, a réfuté cette erreur, ibid. 33, a, 1 ; Voir aussi mon mémoire sur la Logique, tom.  2, p. 156 et 337 où cette question est spécialement discutée.