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remplir. Elle fait parfaitement connaître l’objet qu’elle doit désigner, en l’isolant de tous les autres. On peut donc définir la logique par le but qu’elle recherche, tout aussi bien que par la matière dont elle est en quelque sorte composée.

Il y a de plus à ceci cet immense avantage que, le but une fois fixé, toutes les parties de la science viennent se classer, se subordonner les unes aux autres dans le rapport même qu’elles soutiennent avec ce but. La démonstration n’est point une chose simple. L’analyse y découvre des éléments aussi nombreux que divers ; et ces éléments, observés un à un, mis dans l’ordre de leur importance, rangés d’après leur simplicité ou leur complication, relativement au grand tout qu’ils composent, peuvent être systématisés d’une façon qui n’a plus rien d’arbitraire. Les traités qui forment l’Organon se suivent dans un ordre qui ne peut être changé, sous peine de confusion. Et même quand c’est une autorité antique comme celle d’Adraste d’Aphrodise, qui nous propose de les déplacer, cette autorité mérite à peine d’être discutée, loin qu’elle mérite d’être suivie. Tout, dans un système de choses qui ont une fin, doit s’ordonner selon cette fin même ; et la méthode est ici la méthode si connue que suit en tout l’es-