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pèces : les relatifs, les contraires, la privation et la possession, l’affirmation et la négation. 1o Les relatifs sont dits de choses réciproques, comme on l’a vu plus haut. 2o Les contraires ne peuvent avoir des intermédiaires, quand il faut nécessairement que l’un des deux existe ; quand l’existence de l’un des deux n’est pas nécessaire, ils pourront avoir des intermédiaires. Un nombre est pair ou impair, un homme est bien portant ou malade. Mais un corps n’est pas nécessairement blanc ou noir, et il peut y avoir des couleurs entre les deux. Les intermédiaires ont quelquefois des noms spéciaux dans la langue, et quelquefois ils n’en ont pas. 3o La privation et la possession se rapportent à un seul et même objet, qui par sa nature propre doit avoir l’un ou l’autre des opposés. La vue et l’aveuglement se rapportent à l’œil qui doit voir ou être aveugle naturellement. La privation et la possession ne sont pas du tout opposées entre elles comme les contraires. L’une ou l’autre ne doivent pas nécessairement se trouver dans le sujet : elles n’ont pas d’intermédiaires. De plus, les contraires peuvent se changer l’un dans l’autre : le blanc peut devenir noir ; etc. : la privation ne devient jamais possession, ni réciproquement. 4o L’affirmation et la négation enfin sont opposées d’une façon toute spé-