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La quantité est de deux espèces, discrète ou continue. Les parties dont elle se compose ont position dans l’espace, ou n’en ont pas. La quantité discrète comprend le nombre et la parole ; la quantité continue comprend la ligne, la surface, le corps, le temps et l’espace. La quantité discrète n’a pas de terme commun où ses parties puissent se réunir ; la quantité continue a toujours un terme commun de ce genre. Les parties de la ligne se réunissent dans le point ; les parties des surfaces, dans la ligne, etc. Le présent unit le passé et l’avenir. Les quantités dont les parties ont position sont la ligne, la surface, le solide et l’espace. Pour le nombre, le temps, la parole, les parties qui les composent n’ont pas position. Les quantités dont on vient de parler sont les seules vraies quantités ; les autres ne sont qu’accidentelles et apparentes : une analyse attentive les réduit aux premières. — La quantité a trois propriétés : 1o Elle n’a pas de contraires, non plus que la substance. Peu n’est pas le contraire de beaucoup, comme on pourrait le croire : car peu et beaucoup, petit et grand, ne sont pas des quantités, ce ne sont que des relatifs ; et il serait facile de le prouver par les conséquences absurdes où entraînerait la thèse opposée. 2o La quantité n’est pas susceptible d’être plus ou moins quan-