Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle est en soi, propriété qui convient aussi à la différence. 2o La substance reçoit des attributs synonymes ; la différence, également. 3o La substance désigne toujours quelque chose de réel. Ceci ne convient qu’aux substances premières ; les substances secondes désignent, non pas la chose en soi, mais la chose qualifiée déjà d’une manière essentielle. 4o La substance n’a pas de contraire. 5o La substance n’est susceptible ni de plus ni de moins : elle ne peut être ni plus ni moins ce qu’elle est. 6o La propriété spéciale de la substance, c’est de pouvoir, tout en restant une seule et même substance, recevoir les contraires. Le même homme a tour à tour chaud et froid, sans cesser d’être un seul et même homme. La pensée et la parole semblent recevoir les contraires, puisque la même pensée, la même assertion, peuvent être tantôt fausses et tantôt vraies. Mais il faut remarquer que c’est par suite d’un changement extérieur que la pensée et la parole peuvent ainsi changer elles-mêmes. C’est parce que l’objet lui-même auxquelles elles s’appliquent vient à changer qu’elles sont vraies d’abord, fausses ensuite. La substance reçoit les contraires par un changement tout intérieur, par un changement qui se fait en elle, et qu’elle souffre tout en restant une et identique.