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ne peut servir d’attribut à quoi que ce soit. Telle est la substance première. Les substances secondes comprennent les espèces formées des individus, et les genres formés des espèces. Les attributs des substances premières leur sont synonymes, quand ils sont des substances secondes ; ils ne leur sont pas synonymes dans le cas contraire. Les substances premières, les individus, servent à tout le reste de sujets soit d’attribution, soit d’inhérence. Sans les substances premières, le reste n’a ni existence réelle ni existence logique. L’espèce est plus substance que le genre, parce qu’elle est plus rapprochée de la substance première, et parce qu’elle est plus semblable à cette substance. L’espèce renferme les individus, et elle soutient à l’égard du genre la même relation que la substance première soutient à son égard. Les espèces d’ailleurs ne sont si plus ni moins substances les unes que les autres. Les substances premières sont entre elles dans un égal rapport. Les espèces et les genres sont les seules substances secondes, parce que seuls ils expriment encore la nature de la substance première, et qu’ils jouent à l’égard des accidents le même rôle que la substance première joue relativement à eux. — La substance a six propriétés : 1o Elle n’est point dans un sujet autre qu’elle-même :