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c’est qu’ils sont attribués à plusieurs termes. Les autres rapports communs sont rares parce qu’il y a une grande distance entre l’accident et le sujet dont il est l’accident.

§ 2[1]. Ce qui est spécial à l’un et à l’autre, c’est que l’espèce est attribuée essentiellement aux sujets dont elle est l’espèce ; et que l’accident l’est seulement selon la qualité ou la manière d’être. § 3. De plus, toute substance ne participe jamais que d’une seule espèce, tandis qu’elle peut participer de plusieurs accidents, tant séparables qu’inséparables. § 4. En outre il faut concevoir les espèces antérieurement aux accidents même inséparables ; car il faut d’abord que le sujet existe pour que quelque accident vienne s’y joindre. Quant aux accidents, ils sont naturellement postérieurs, et leur nature c’est de venir se joindre à la substance. § 5. Enfin la participation de l’espèce est égale pour tous les termes qui la possèdent. Celle de l’accident n’est pas égale, même quand il est inséparable. Ainsi un Éthiopien peut, sous le rapport de la couleur noire, avoir une teinte plus foncée ou moins foncée que tel autre Éthiopien.

CHAPITRE XVII.

Comparaison du propre et de l’accident. — Deux caractères communs. — Trois caractères différents.

§ 1[2]. Il ne nous reste plus qu’à parler du propre et de

  1. § 2. Selon la qualité, Voir plus haut, ch. 12, § 3.
  2. § 1. Nous avons dit, Voir plus haut, ch. 15, 13 et 9.