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titue ; car la différence raisonnable étant détruite, elle détruit avec elle l’homme ; mais l’homme détruit ne détruit pas raisonnable, puis qu’il reste encore l’ange. § 6[1]. Enfin la différence peut être jointe à une autre différence, et c’est ainsi qu’on a joint raisonnable et mortel pour constituer l’homme. Mais l’espèce ne se joint pas à l’espèce pour faire une autre espèce. Le cheval s’unit bien à l’âne pour produire un mulet ; mais absolument parlant, le cheval réuni à l’âne ne constituera jamais un mulet.

CHAPITRE XIII.

Comparaison de la différence et du propre. — Deux caractères communs. — Deux caractères différents.

§ 1. La différence et le propre ont de commun d’être possédés également par tous les êtres qui les possèdent. Ainsi tous les êtres raisonnables sont également raisonnables : tous les êtres capables de rire sont également capables de rire. § 2. L’un et l’autre ont encore ceci de commun qu’ils sont toujours au sujet, et au sujet tout entier. Ainsi un être bipède a beau être mutilé, on rapporte l’idée de Toujours à ce que naturellement il devrait être. C’est ainsi encore que l’être capable de rire a toujours cette faculté, parce qu’il est ainsi naturellement, et non pas du tout parce qu’il rit toujours.

  1. § 6. Le cheval réuni à l’âne logiquement.